Business

Barrick appelle la Banque mondiale à la rescousse face aux risques d’expropriation au Mali

Confrontée à une procédure malienne visant à placer la mine de Loulo-Gounkoto sous administration provisoire, la société canadienne Barrick Gold sollicite l’arbitrage international.

Nouveau rebondissement dans le bras de fer opposant l’État malien à Barrick Gold. Le groupe minier canadien a officiellement saisi le Centre international pour le règlement des différends relatifs aux investissements (CIRDI), une instance de la Banque mondiale spécialisée dans l’arbitrage entre investisseurs et États. L’objectif : empêcher la mise sous tutelle de la mine de Loulo-Gounkoto, un actif stratégique dans le portefeuille de Barrick au Mali.

Cette procédure d’arbitrage intervient alors qu’un tribunal malien doit statuer le 2 juin sur la demande du gouvernement visant à placer le site minier sous une administration provisoire. Si cette décision est confirmée, un tiers désigné pourrait prendre le contrôle de la mine et relancer son activité, suspendue depuis janvier dernier.

À l’origine de cette crise, une saisie par les autorités de trois tonnes d’or extraites de la mine, justifiée par le non-paiement présumé de taxes. Barrick conteste ces accusations, dénonçant un non-respect des accords contractuels signés dans le cadre de son implantation au Mali il y a plus de vingt ans.

Le contexte réglementaire s’est tendu depuis l’entrée en vigueur du nouveau code minier malien, qui renforce la part de l’État dans les projets extractifs. Bamako entend accroître ses recettes fiscales et affirme que les conditions actuelles sont défavorables à l’intérêt national. Plusieurs groupes miniers présents dans le pays ont accepté les nouvelles dispositions. Barrick, en revanche, maintient sa position et entend faire valoir ses droits par les voies juridiques internationales.